TIMBRES PASSION – MOULINS...
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2 – 2002. La chronique de Quedinburg
La Lituanie a fêté en 2009 son millénaire : cette date est choisie parce que la première mention du nom de « Lithuania » se trouve dans une chronique de Quedinburg 2, en Allemagne, qui date de 1009.
3 – 2003. 750ème anniversaire du couronnement du grand-duc Mindaugas
4 – 2003. Le couronnement du grand-duc Mindaugas
5 – 1932. Le couronnement du grand-duc Mindaugas
6 – 1932. Mindaugas à la bataille de Šiauliai (1236)
7 – La bataille de Šiauliai (1236)
Mais initialement, le pays était composé de petites communautés locales, jusque vers 1230, quand un personnage décida d’unifier la région sous sa domination : il s’agit du grand-duc Mindaugas 3 à 7.
Il commença en 1236 par battre ses nombreux rivaux à la bataille de Šiauliai, et en 1253, il se fit couronner grand-duc de Lituanie, en fait l’équivalent du titre de roi.
9 – Gediminas et ses frères d’armes
Mindaugas est donc le fondateur, mais le personnage illustre qui a fortifié et consolidé le pouvoir et fait de la Lituanie une grande puissance dans la première moitié du XIVe siècle est sans conteste le grand-duc Gediminas (1275-1341) 8, 9.
Gediminas, fondateur de Vilnius
12 Carte maximum – La forteresse de Trakai
Il régna de 1316 jusqu’à sa mort en 1341. Il avait d’abord fait de Trakai sa capitale, et il y construisit une imposante forteresse. Ce château 10 à 13 est actuellement parfaitement restauré, et est maintenant une des attractions touristiques majeures de la Lituanie.
Gediminas est surtout entré dans l’histoire comme le fondateur de la ville de Vilnius.
14 – La fondation de la ville de Vilnius par Gediminas
15 – La fondation de la ville de Vilnius par Gediminas
Depuis son avènement, le grand-duc Gediminas s’attela à la construction d’une nouvelle ville, Vilnius, dont il fit en 1323 sa capitale 14, 15.
16 – Le suicide collectif de Pilenai . Gediminas s’empare d’une forteresse russe
Sa vie entière fut une longue lutte contre ses voisins, aussi bien à l’est contre les Russes, qu’à l’ouest, contre les Chevaliers Teutoniques, qu’il parvint à contenir. Le fait le plus marquant de cette guerre à l’ouest fut le suicide collectif des habitants de Pilenai 16, où 4 000 habitants préférèrent se donner la mort après avoir détruit complètement leur ville, plutôt que de livrer celle-ci aux assiégeants teutoniques (1336).
Le bilan de cette suite ininterrompue de batailles fut plutôt positif, Gediminas ayant remporté plus de victoires que subi de défaites.
A la mort de Gediminas en 1341, une longue guerre fratricide opposa ses enfants, ce qui était normal à l’époque. Les deux vainqueurs, rescapés de cette lutte pour le pouvoir, furent Kestutis et Algirdas 17, qui se partagèrent le pays.
18b – La bataille des eaux bleues (1362)
Les activités d‘Algirdas se déroulèrent surtout à l’est, contre les Russes et les Tartares. Il atteignit même les portes de Moscou 18. Le fait d’armes le plus célèbre d’Algirdas 18a est sa victoire contre les Tartares à la bataille des eaux bleues (1362) 18b.
Kestutis 19, quant à lui, s’occupa surtout à l’ouest, dans sa lutte contre les Chevaliers Teutoniques.
20 – Conversion de Jogaila au christianisme
21 – Conversion de Jogaila au christianisme
Algirdas mourut en 1377, et son fils Jogaila, également connu sous le nom de Jagellon, prit sa succession. Et sa première activité consista à conclure une alliance avec l’ennemi héréditaire, les Chevaliers Teutoniques, pour éliminer et tuer son oncle Kestutis (1382). Mais les Allemands posèrent une condition avant d’accepter cette alliance : Jogaila, et avec lui la Lituanie, devait se convertir au christianisme 20, 21. Cela ne semble pas avoir posé un problème majeur à Jogaila : il devint catholique, et obligea son pays à le suivre dans cette voie (1387). C’est un peu l’équivalent du célèbre « Paris vaut bien une messe » du roi de France Henri IV !
22b – Jogaila (Ladislas II Jagellon)
Cette conversion au christianisme eut une conséquence remarquable : Jogaila fut autorisé à se marier avec Jadwiga 22a, l’héritière du trône de Pologne. De cette façon, Jogaila devint aussi bien roi de Pologne (sous le nom de Ladislas II Jagellon) 22b que grand-duc de Lituanie 23.
Le plus grand pays d’Europe
A cette époque, donc vers 1400, la Lituanie est le plus grand pays d’Europe. Son territoire englobe les pays baltes, l’Ukraine, la Russie blanche, une partie de la Pologne et une partie de la Russie. C’est un pays puissant et florissant, et, avec en plus la Pologne, une puissance d’envergure mondiale.
Mais Kestutis, l‘oncle assassiné de Jogaila, a un fils, Vytautas.
24 – Vytautas s’évade de sa prison (1382)
Celui-ci a été emprisonné avec son père par Jogaila, mais il est parvenu à s’évader 24. Il est évidemment rempli de sentiments de revanche envers Jogaila, le meurtrier de son père.
Après une longue période d’une lutte indécise, de serments non tenus et de traités non respectés, Jogaila et Vytautas finissent par trouver un terrain d’entente : Jogaila garde le titre de roi de Pologne, tandis que Vytautas devient grand-duc de Lituanie, avec une volonté commune d’abattre une fois pour toutes le grand ennemi, les Chevaliers Teutoniques.
25 – 500e anniversaire de la mort de Vytautas
Vytautas 25, 26 est considéré comme le héros national de la Lituanie. Il est un peu pour la Lituanie ce qu’est Philippe le Bon pour la Bourgogne : le monarque à la tête d’un pays au sommet de sa puissance et de sa gloire.
28 – Les armoiries de la Lituanie représentent le grand-duc Vytautas à cheval
Ce qui démontre avec clarté l’importance de Vytautas dans l’histoire du pays est le fait que les armoiries actuelles de la Lituanie ne sont rien d’autre que l’image de ce grand-duc à cheval 27, 28.
30 – 550ème anniversaire de la bataille de Grunwald de 1410
31 – 600e anniversaire de la bataille de Grunwald
32 – La bataille de Grunwald, d’après l’œuvre de Jan Matejko
33 – La bataille de Grunwald de 1410, d’après l’œuvre de Jan Matejko
Le plus grand fait d’armes du temps de Vytautas est la bataille de Tannenberg de 1410, avec la victoire conclusive et définitive contre les Chevaliers Teutoniques. Les Allemands parlent de la bataille de Grunwald, les Lituaniens de la bataille de Žalgiris. Ce fut une des batailles les plus sanglantes de tout le moyen-âge, avec des milliers de victimes de chaque côté. Le roi de Pologne Ladislas II Jagellon (Jogaila) et le grand-duc Vytautas de Lituanie y écrasèrent les Chevaliers Teutoniques d’Ulrich von Jungingen. Cette journée peut être rangée sans conteste parmi celles qui ont déterminé l’histoire de l’Europe 29 à 33.
34 – Vytautas reçoit les monarques européens à Luzk en 1429
35 – 600e anniversaire de la naissance du grand-duc Vytautas
L’importance de Vytautas en Europe est illustrée par le «congrès des monarques» 34, tenu en 1429 à Luzk, actuellement une ville d’Ukraine, mais alors sous domination lituanienne. Le but en est l’élaboration d’un programme commun de défense contre la menace de plus en plus pesante de l’Empire ottoman. Les grands monarques de l’Europe centrale et orientale y assistent : outre Vytautas 35, il y a Ladislas II de Pologne, l’empereur germanique Sigismond Ier de Luxembourg, le grand prince de Moscovie Vassili II, le roi de Danemark Eric VII, des délégués du pape et de l’empereur de Byzance, ainsi que des magnats tchèques, hongrois, croates et autrichiens.
36 – La bataille de Pabaiskas de 1435
Après la mort de Vytautas en 1430 survient une période de guerre civile entre ses successeurs, qui se termine en 1435 par la bataille de Pabaiskas 36, où Sigismond Ier Kestutaitis, le frère de Vytautas, parvient, avec l’aide de la Pologne, à vaincre définitivement ses rivaux, qui sont soutenus une fois de plus par les Chevaliers Teutoniques.
Cette bataille est suivie par une période d’un calme relatif. Les successeurs de Sigismond Ier Kestutaitis sont souvent aussi bien rois de Pologne que grands-ducs de Lituanie – ils sont de la même famille ! – de telle façon que finalement, ils décident de fusionner. C’est ainsi que Sigismond II 37, aussi bien roi de Pologne que grand-duc de Lituanie, décide de mettre définitivement fin à cette absurde dualité, et les deux pays fusionnent pour former l’empire polono-lituanien, sous l’autorité d’un roi élu par le parlement (le Sejm). Cette union se maintiendra jusqu’en 1795 !
Cette fusion officielle a lieu en 1569, et reçoit le nom d’Union de Lublin 38. L’histoire de la Lituanie va se confondre pendant plus de deux siècles avec celle de la Pologne. Mais cette union, qui aurait dû signifier le summum de la puissance, est en même temps le début du déclin. Il est normal que la Lituanie ne consacre aucun timbre à des événements des XVIIe et XVIIIe siècles, car ces deux siècles ne sont rien d’autre qu’un déclin, un appauvrissement et une décadence progressive.
Cela s’effectua au profit du voisin gourmand de l’est, la Russie, dont la puissance grandit grâce à des tsars et des tsarines d’un tout autre calibre : Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Elisabeth, la grande Catherine. Cette évolution continuelle fait qu’à la fin du XVIIIe siècle, la Lituanie a virtuellement cessé d’exister : en 1795 elle se trouve complètement engloutie par l’empire russe.
Guy Coutant