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On peut enfin, s’intéresser aux lettres contemporaines de la vie publique du général. Une collection qui couvre les années1940-60, de l’arrivée à Londres au départ de la présidence de la République, en 1969. Vouloir remonter plus loin dans le temps serait hasardeux : les principaux témoins des an- nées de carrière purement militaire, de1909 à 1940, sont des correspondances privées, qui ne fréquentent guère les circuits philatéliques. les années « publiques », en revanche, sont riches en lettres ou documents qui, vingt ans après la disparition de l’homme d’Etat, appartiennent déjà à l’Histoire.
1. « Le trésorier du compte personnel du général de Gaulle », indique le cachet mauve. Dans le coin, une adresse
d’expédition : 4, Carlton Gardens, siège de la France libre à Londres. Le général de Gaulle y est installé depuis 1941. Il ne dispose pas alors de la franchise postale : le courrier acheminé par les postes britanniques doit être affranchi. Seuls les plis militaires, adressés aux troupes françaises, circulent en franchise.
2 et 3. Union des Français libres de Gold·Coast, Service de l’information de la France libre à Ottawa : l’organisation du chef de la Résistance est représentée pendant la guerre dans de nombreux pays amis, territoires de l’empire britannique, Etats d’Amérique latine, colonies françaises ralliées. Ces délégations utilisent des papiers de correspondance et cachets spéciaux, frappés le plus souvent d’une croix de Lorraine.
4. 1944. De Gaulle est le chef du nouveau Gouvernement provisoire de la République française, qui a succédé deux mois plus tôt au Comité français de libération nationale. Le siège du gouvernement est installé à Alger, d’où est parti ce courrier. Le document est probablement philatélique. Pour deux raisons: compte tenu de l’origine officielle, il aurait dû bénéficier de la franchise ; le département de destination, la Meurthe-et-Moselle, n’était pas encore libéré à cette date. On imagine mal un tel manifeste gaulliste acheminé en territoire français encore occupé.
5. Le RPF. Après l’adoption de la constitution de la IVe République, à laquelle il s’est opposé, de Gaulle a créé le Rassemblement du peuple français. Le parti a besoin de fonds et fait appel à ses partisans :en1948, Malraux lance la « campagne du timbre », qui rapporte 150 millions de francs. Comme on le lit sur la gomme, de Gaulle invite les souscripteurs à lui renvoyer le timbre à son adresse, collé sur une carte spéciale à côté de l’affranchissement.
6. Mai 1951 : sur le même principe que le timbre « pour le salut public », de Gaulle lance à la veille des élections souscription par cartes postales. « Françaises, Français, j’ai besoin que vous m’aidiez« , annonce-t-il avant de préciser : « la carte nationale, qui vous est partout offerte, donne à chacune et à chacun de vous le moyen de m’apporter cette aide, méritoire, je le sais, pour beaucoup, et pour moi d’autant plus précieuse« . Les souscripteurs (qui achetaient lacarte100F) exprimaient leur avis sur la partie à détacher et adressaient le document à Colombey-les-Deux-églises.
7. La Libération. On sait que cette époque à donné lieu à de nombreuses surcharges sur les timbres de l’Etat français. La plupart sont philatéliques. Les plus authentiques sont celles réalisées à Lyon, au type représenté ici. Quatre « Mercure » et onze « Pétain » ont été surchargés ainsi, en très grandes quantités,. (240000 séries) réellement vendues à la Poste. L’aspect très « nature » de cette lettre témoigne de son usage purement postal.
8. L’espoir de l’Algérie française. La date est illisible mais l’enveloppe parle d’elle-même : nous sommes probablement en 1958,année du retour au pouvoir du général de Gaulle, C’est l’époque du « Je vous ai compris » lancé à la foule depuis le balcon du gouvernement général à Alger : la photo en bas à gauche montre la scène. La lettre a été expédiée en franchise militaire au ministère de l’Air à Paris : les militaires d’Algérie ne faisaient pas alors mystère de leur soutien à de Gaulle. Un tel document aurait été difficilement concevable une année plus tard : en 1959, de Gaulle, président de la République lançait à la télévision l’idée de l’autodétermination : « On peut envisager le jour où les hommes et les femmes d’Algérie décideront de leur sort en connaissance de cause… »
9. Marque de franchise de la présidence de la République. En ce mois de mars 1962, les accords d’Evian mettent fin à la guerre d’Algérie.
10. 1965 : une nouvelle carte de propagande, éditée pendant la campagne pour l’élection du président de la République (la première au suffrage universel). De Gaulle brigue un nouveau mandat. Au second tour, il l’emporte avec 55% des voix face à François Mitterrand.
11 et 12. Postérieures au décès du général de Gaulle : deux vignettes de propagande utilisées comme porte-timbres. La première, avec croix de Lorraine, est apposée sur une carte électorale signée par Valéry Giscard d’Estain, lors de la campagne présidentielle de 1981.
Paru dans Timbroscopie n° 66 – Février 1990