La philatélie chauffée à Blanc France, Monaco, Andorre, Période classique

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Timbres magazine n°135 de juin 2012

Emis en complément des types Merson et Mouchon, le type Blanc a eu du mal à se faire une place sur l’avant-scène philatélique. Souvent considéré comme bouche-trou des pages d’album du début du siècle dernier, il a longtemps été délaissé. La faute revient certainement aux petites valeurs faciales qui l’affublent. Pourtant, si l’on y regarde à deux fois, le type Blanc recèle un bon nombre de pièces intéressantes, témoins d’une conception et d’une fabrication originales. Ce sont certaines de ces pièces que l’on retrouve dans une collection encore jamais dévoilée, que la maison Behr a la gentillesse de proposer aux yeux de nos lecteurs.

 

Remplacer le type Sage, voilà la mission délicate proposée aux artistes Merson, Mouchon et Blanc. Ce dernier est choisi, on ne sait pas précisément quand, pour confectionner le dessin des timbres affectés aux plus petites valeurs du tarif, de 1 à 5 centimes. Les autorités postales souhaitent sortir les trois séries en même temps, et surtout à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900. Mais la copie de Joseph Blanc, longuement revue et corrigée, n’est pas prête à temps. Le projet est retardé et il faut attendre le 4 décembre 1900 pour que les timbres sortent dans les bureaux du Sénat et du palais Bourbon, le lendemain dans les autres bureaux de poste parisiens.

Lorsque les trois séries des successeurs du très plébiscité type Sage sont dévoilées au public, une marée de critiques déferle alors dans la presse. Le plus atteint par ces diatribes est sans nul doute le type Mouchon, suivi de près par le Merson. Le type Blanc réussit quant à lui à passer entre les gouttes acides des plumes de l’époque et s’en sort plutôt bien. Le reproche majeur qui lui est adressé, c’est le choix des teintes qui lui sont affectées, jugées fades. D’autres remarques concernent le dessin, jugé surchargé et désordonné : Joseph Blanc a voulu faire entrer, dans un cadre aux dimensions identiques à celui qui a accueilli le type Sage, l’allégorie de la Liberté tenant une balance symbole d’égalité, jouxtée de deux anges enlacés, symboles de fraternité.

Paradoxalement, ce succès relatif, par rapport à ses deux congénères, n’apporte pas au type Blanc une grande popularité auprès des collectionneurs. Les faciales sont faibles, les tirages sont grands. Le timbre est courant, les cotes sont minces. Voilà un cocktail a priori insipide à une époque où la philatélie est en plein essor.

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La philatélie chauffée à Blanc
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