Une gamme de nuances rares, une ou plusieurs reconstitutions de blocs-report représentent déjà un très beau début de collection de Bordeaux… Mais si l’on y ajoute quelques plis sélectionnés avec goût, remarquables par leur originalité, choisis parce qu’ils racontent l’histoire postale des Bordeaux, leur utilisation dans la France des années 1870-71, l’on dispose alors de la plus fantastique collection réalisée sur cette émission. Voici quelques-unes de ces pièces qui peuvent changer l’aspect d’une collection.

L’art de se débarrasser des petits timbres…

L’enveloppe est suffisamment grande pour supporter les trente timbres à 1 c figurant sur cette lettre « papiers d’affaires ». Mais ce gigantesque affranchissement est incomplet : il manque encore 25 c que l’on a pas voulu matérialiser par des timbres mais uniquement par une mention manuscrite ! Spectaculaire.

 Un Bordeaux très piqué

Méhun-sur-Yèvre n’est pas tellement loin d’Avallon. On ne s’étonnera donc pas de voir ce 20c au type II paré de ce piquage reconnaissable avec ses dents en forme de pointes allongées… Cela n’en demeure pas moins une pièce rarissime.

Affranchissement chargé pour lettre simple

Cette mosaïque de seize vignettes ne comprend pas moins de cinq sortes de timbres provenant de trois émissions (Bordeaux, Empire lauré et non lauré), le tout faisant 25 c ! Exceptionnel, spectaculaire, un étonnant témoignage sur la façon d’affranchir le courrier à Aix-en-­Othe en ce mois de septembre 1871.

Une belle barre de chocolat

Pour les amateurs de nuances rares : le 2 c chocolat foncé en bande de cinq accompagné d’un 10 c sur une lettre de Coutras du 26 février 1871. A croquer avec les yeux seulement !

Au troisième jour du régime du double affranchissement…

La taxe allemande (30 c ou 3 groschen) apparaît sur tous les envois à destination de l’Alsace-Lorraine. Témoin, cet imprimé affranchi d’une superbe paire de 1 c parti de Lille le 24 mars pour Colmar.

Un imprimé pas comme les autres

C’est le lot habituel des timbres à 1 c que d’affranchir des journaux et des imprimés… Mais tout devient nettement plus intéressant lorsque l’imprimé n’est autre qu’une convocation de la Garde nationale en parfait état de conservation.

Vive le tricolore !

Le petit format de cette enveloppe, la nuance chocolat clair de la paire de 2 c et sa qualité apportent déjà beaucoup à cette lettre… Mais ce serait sans compter avec l’oblitération de l’ambulant « Bordeaux à Paris » sur ce superbe affranchissement tricolore.

Des Bordeaux en Algérie

Certains auraient préféré voir un 4 c affranchir cette bande pour journaux. Mais admirez plutôt cette belle paire du n°40. Non seulement, elle affiche une bien jolie nuance mais, surtout, elle est oblitérée du cachet d’Oran du 7 février 1871, une oblitération réellement rare.

Six centimes pour vingt-cinq grammes…

Tel est le poids du ou des imprimés expédiés sous cette bande affranchie d’un magnifique Bordeaux à 4 c et complétée par un 2 c, dentelé celui-là dont la date d’oblitération justifie pleinement la présence au départ du Puy-en-Velay.

Un des plus grands blocs connus…

Seize exemplaires du 30 c Bordeaux sur cette enveloppe chargée expédiée le 7 mars 1875 ! Un affranchissement hors du commun permettant au postier de Lussac-les-Eglises de se débarrasser de ses derniers Bordeaux à une époque où ceux-ci faisaient partie du passé.

Bordeaux-sur-Manche

On connaît surtout ce cachet « simplex 723″ sur les timbres au type Sage. Il illustre le transit des lettres remises dans les boîtes mobiles entre le Havre et Southampton. Mais voici un exemple rarissime où ce cachet annule un affranchissement à 30 c en Bordeaux.

Coupé en deux

Asolre-le-Château, on n’a pas encore touché les Cérès à 25 c émis au début de septembre 1871 et, surtout, on n’a plus de timbre à 5 c… La solution passe donc par un coup de ciseaux sur un Bordeaux à 10 c. Et voilà comment l’on obtient, sans le savoir une lettre rarissime !

Quatre vingt centimes pour franchir les Pyrénées

Le n° 44 est peu commun à l’unité. Mais que dire lorsque ce timbre dessiné par Dambourgez apparaît en bande de quatre pour une destination étrangère (Bilbao en Espagne) ? Un affranchissement peu commun dont la valeur dépasse largement celle du 80 c rose seul sur lettre.

Bleu, gris, olive et passe

Que de facteurs de rareté exceptionnels réunis sur une même lettre ! Affranchissement tricolore composé de trois émissions (Siège, Bordeaux et Empire lauré), cachet « BM » d’une boîte mobile et très rare oblitération du bureau de passe de Dijon « 1307 ».

 Paris se met en quatre…

Pas moins de quatre émissions (Empire lauré, non lauré, Siège et Bordeaux) et deux blocs de quatre pour arriver aux 25 c de port nécessaires à l’expédition de cette lettre. Un document rare pour sa diversité et ses deux blocs de quatre en très bel état.

Les Bordeaux en Indochine…

Surprenante mais bien réelle la présence de ces 2 c et 4 c Bordeaux sur une lettre postée à Haï-Phong. L’expéditeur de cette lettre très spectaculaire a dû les recevoir d’un de ses correspondants et les a utilisés pour affranchir ce pli recommandé et en faire une pièce exceptionnelle.

Des Bordeaux au goût de miel

Fans du thème « Abeille » et amateurs de Bordeaux envieront également ce document qui n’est autre qu’une circulaire ouverte de la Caisse de prévoyance de Rouen (voici pour les abeilles) affranchie au tarif avec une paire de 2 c plus un 1 c olive (voilà pour les Bordeaux!).

Un couple devant le juge

Expédié avant le 29 novembre 1871, date où son tarif augmenta, cet avertissement en conciliation est affranchi avec deux paires, l’une de 4 c Bordeaux, l’autre du 1 c Empire lauré… Une combinaison très rare oblitérée du losange gros chiffres « 235 ».

Parus dans Timbroscopie n°60 – Juillet-Août 1989