L’édito du n° 225 de Timbres Magazine Non classé

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Plus que jamais témoin de son temps

Je voudrais commencer par vous adresser un grand merci pour vos nombreux messages de soutien et pour vos encouragements. Et si vous êtes heureux d’avoir retrouvé votre magazine, je le suis tout autant. Ce numéro double d’été est paru avec retard car il n’a pas été distribué dans les mêmes conditions qu’auparavant. J’espère que vous ne nous en voudrez pas ; les réglages vont être revus pour que le magazine vous parvienne en temps et en heure ; je m’adresse ici plus particulièrement à nos abonnés.

Si, aujourd’hui le timbre colle au plus près de l’actualité, on peut aussi compter sur lui pour nous rappeler bon nombre d’anniversaires. Et certains seront oubliés. En feuilletant le calendrier de l’année 1920, j’ai redécouvert que cette année-là, les tarifs postaux avaient été substantiellement augmentés : le tarif de la lettre simple passant de 15 à 25 centimes le 1er avril ! Et l’histoire nous dit que cette bonne vieille Semeuse bleue à 25 centimes émise 13 ans auparavant, en juin 1907, avait dû reprendre du service ! Elle se vit réimprimée en typographie à plat puis en rotative, présentée sous forme de carnets, de roulettes et d’entiers postaux. Pour les philatélistes que nous sommes, tout cela implique évidemment l’existence de nombreux sous-types. Mais il est intéressant de noter ici que c’est environ 50 ans après la remise en service de ce 25 c., que l’on a découvert les signes distinctifs permettant d’identifier avec certitude la totalité des six sous-types. Et dans ces mêmes années 1970, les négociants avaient dû faire face à une forte demande de bottes de 100 de 25 c. Semeuse bleue, chacun voulant essayer de trouver les sous-types les plus rares que sont les IB, IIIC et IV.

L’année 1920 est aussi celle des monnaies de nécessité même si elles étaient tolérées depuis le début de la 1ère Guerre mondiale. Cette année-là, les Chambres de commerce eurent l’autorisation de créer de la monnaie. Il fallait pallier le manque de petites pièces. Et durant sept ans, environ 12 000 types de pièces (indépendamment des petits billets de 1, 2, 5 et 10 francs) en aluminium, laiton, zinc, fer, maillechort vont être mis en circulation dans la France entière. Mais cela relève de la collection des monnaies, de la numismatique, me direz-vous. Bien sûr, vous avez raison, mais ce serait oublier ce que nous appelons les timbres-monnaie, mis en service à la même période et dont on compte plusieurs centaines de types différents.

1920, c’est aussi l’année de l’indépendance du Grand Liban proclamée le 1er septembre par le général Gouraud qui permet d’esquisser les premières frontières de ce pays aujourd’hui confronté à l’une des crises les plus graves de son histoire. Il ne faut pas confondre cette date avec le 22 novembre 1943, date de la «vraie» indépendance de la république libanaise.

Je ne vais pas vous énumérer tous les centenaires que nous pourrions célébrer en 2020, la liste est trop longue. Mais je me demande quels sont ceux que fêteront nos descendants en 2120 ? Le centenaire de  l’Année internationale de la survie des végétaux proclamé par la FAO ? Un enjeu crucial pour la planète. Parmi tous les timbres déjà émis sur le sujet, difficile de passer à côté de ce timbre produit à 45 000 exemplaires par le Vatican où l’on voit le Pape François et le Patriarche suprême de l’Eglise d’Arménie Garéguine II arrosant un arbre. Tout un  symbole. Comme on l’a souvent dit ou écrit : «Le timbre est une fenêtre ouverte sur le monde» mais aujourd’hui, il est aussi et plus que jamais le témoin de son temps !

Michel Melot, rédacteur en chef

L’édito du n° 225 de Timbres Magazine
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