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Une

La philatélie fait bon ménage avec l’escrime : comme elle, c’est une discipline « pointue » qui exige un bon coup d’œil et l’art de manier le fer… de la pince.

A« A la fin de l’envoi, je touche. » Combien de duellistes auront expérimenté avec regrets (éternels) cette dure loi de l’escrime bellement formulée par Cyrano de Bergerac ? Le cardinal de Richelieu tenta d’y mettre bon ordre, préférant voir les nobles du royaume périr dans les campagnes militaires de Louis XIII plutôt que pour des histoires d’honneur froissé. Ce qui n’empêcha nullement les candidats à l’Outre-tombe de s’entrelarder avec délectation jusqu’au début de ce siècle. (ci-dessus).

 01De gauche à droite, les trois armes de l’escrime moderne:
épée, fleuret, sabre.

02

La France a émis deux timbres célébrant l’escrime.
Et même trois : dans le dessin illustrant l’école militaire de Saint-Maixent
se dissimule un escrimeur. A vous de le débusquer…

03La « flèche » : un mouvement esthétique et redoutable.

 

Présent dès les premiers J.O.

Les duels à l’arme blanche étant aujourd’hui passés de mode – sauf dans quelques cercles initiatiques d’étudiants allemands et autrichiens, les Burschenschaften – l’escrime est devenu un sport, pratiqué dès les Jeux Olympiques d’Athènes en 1896. Fleuret, épée ou sabre, il n’y a plus qu’à choisir son arme. Les bretteurs français, en dignes successeurs de Pardaillan, Lagardère et d’Artagnan, se sont toujours bien comportés dans ces disciplines qui allient élégance et combativité. Ne figurent-ils pas avec les cyclistes parmi nos plus grands pourvoyeurs nationaux de titres olympiques ?

 

Les trois disciplines

 

1 – L’épée

Epee

 

 

Plus lourde, dotée d’une « coquille » (la partie qui protège la main),
plus grosse que pour le fleuret, cette arme à lame triangulaire permet
d’approcher au plus près les conditions du duel : le corps entier de l’adversaire
peut être touché. Une liberté qui a réussi aux Français comme Philippe Riboud,
triple champion du monde, et Philippe Boisse, champion olympique et champion du monde…

 

 

 

 

2 – Le fleuret

Fleuret

Son nom vient du « bouton floral » que les tireurs enfilaient autrefois au bout de leur épée
pour s’entraîner sans risque. C’est l’arme la plus légère et la plus souple,
celle où brilla le Français Christian d’Oriola, médaille d’or
aux J.O. de 1952 et 1956 (ce qui lui valut un timbre national..)
où il figure sans être nommé. Seules les touches au buste(dos compris),
recouvert d’un plastron, portées en avançant le bras sont comptabilisées.
Tout comme l’épée et le sabre, le fleuret est électrifié ; chaque touche allume une lampe.

 

 

 

 

 

3 – Le sabre

LeSabre

Alors qu’épée et fleuret sont armes « d’estoc »(on touche avec la pointe),
le sabre est arme de « taille » : les frappes avec le tranchant y sont autorisées.
Surfaces valables : tout le haut du corps, tête et bras compris.

 

 

 

 

 

 

 

 

PIONNIERS

Pionnier1-31 à 3 Le premier timbre consacré à l’escrime vient de Hongrie (1925)
et présente deux hommes s’affrontant au sabre.
Une arme que les compétiteurs hongrois manient avec virtuosité.
Les Pays-Bas lui emboîtent le pas en 1928 suivis de la Bulgarie en 1931.

Pionnier44 Nimbé de lumière, cet escrimeur somalien évoque
un chevalier au moment de l’adoubement.

Pionnier55 Des allures de danseur-étoile.

Pionnier66 En compétition, le fleuret et l’épie sont ouverts aux femmes, pas le sabre. Est-il trop lourd ?

 

Au fil de la lame…

Fil

A l’origine, il y eut le poignard néolithique en pierre polie.
Puis la maîtrise de la métallurgie permit aux Grecs, aux Romains
et aux guerriers barbares d’allonger la taille de leurs lames…
jusqu’à l’interminable épée à deux mains manipulée par un Bayard.
L’invention de l’arme a feu provoqua le déclin des grosses épées.
Apparut alors la « rapière », plus maniable, allégée par des gouttières
et fourbie dans des cités légendaires, Tolède ou Brescia.
Le sabre, plus long et courbe, remplaça l’épée au XVIIe siècle dans la cavalerie française.

Mais il était depuis longtemps en usage dans les armées arabes ou chinoises,
avant d’atteindre sa perfection au Japon.
Les samouraïs en portaient même deux : wasikeshi (court) et katana (long).

 

 

 

Un coup, une botte

Botte« Si tu ne vas pas à, Lagardère… » Vous connaissez la suite de cette réplique tirée du « Bossu« , roman de Paul Féval dans lequel le chevalier de Lagardère apprend du Duc de Nevers sa fameuse « botte » : le coup d’épée entre les deux yeux. Au XVIe siècle, le baron de Jarnac préféra une méthode moins expéditive : affrontant en duel François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, il lui expédia un coup d’épée inattendu – mais loyal – derrière le genou. L’histoire en a fait le « coup de Jarnac ».

Paru dans Timbroscopie n° 92 – Juin 1992

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