On connait la spécificité des affranchissements des trois départements de l’est qui fait les délices des philatélistes mais il ne faudrait pas oublier les étiquettes qui ornent les bulletins d’expédition des colis postaux : étiquettes d’enregistrement, de port dû, par exprès, contre-remboursement, … qui méritent toutes l’intéret des collectionneurs spécialisés.

Un bulletin d’expédition est un formulaire neutre qui, après enregistrement du colis postal auquel il se rapporte, peut être revêtu de diverses étiquettes et figurines.

Si les timbres-poste affranchissant ces bulletins sont bien connus des philatélistes et en ont fait leur succès (rappelons qu’en dehors des trois départements de l’Est les colis en Métropole ne sont pas affranchis ainsi), les étiquettes ont une importance bien plus grande sur le plan postal.

Tout d’abord, celle d’enregistrement est capitale dans ce domaine. Chaque colis est en effet inscrit sur un registre et il lui est affecté un numéro d’ordre (de 1 à 1000) repris sur une formule divisée en plusieurs parties : une servant de récépissé pour l’expéditeur, une collée sur l’emballage du colis lui-même et la dernière sur le bulletin. Ce dernier n’accompagne pas le colis correspondant, d’où l’importance de retrouver le numéro commun à chaque étape de l’acheminement.

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Cette étiquette d’enregistrement est imprimée en noir pour les colis ordinaires 1 et en rouge pour ceux avec valeur déclarée 2. Un même bulletin peut couvrir jusqu’à trois colis ordinaires 3.

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De 1929 à 1940, cette étiquette pouvait même servir d’affranchissement en numéraire 4, lettres P.P. pour « Port Payé ». Inversement, de 1937 à 1940, elle est accompagnée d’une autre étiquette spéciale lorsque le port est dû par le destinataire 5.

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Hors le régime local, les autres modèles d’étiquettes indispensables sont ceux relatifs à l’acheminement, car les colis sont alors pris en charge par des compagnies de transport privées ou par d’autres administrations postales. De petites étiquettes, imprimées en noir sur fond blanc ou jaunâtre, portent le nom d’un des trois bureaux centralisateurs de la région (Metz 3, Mulhouse 2 ou Strasbourg 2), qui constituent les « bureaux d’échange » avec les autres territoires, y compris le reste de la France 6. A partir de juillet 1930, sont employées des étiquettes roses portant imprimé en noir le nom des gares de jonction des compagnies ferroviaires 7 ou des étiquettes blanches avec en rouge le nom des bureaux de sortie de France 8.

Bien entendu, les pays de transit ou de destination ajoutent leurs propres indications sur ces bulletins.

Services optionnels et vignettes locales

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Les différents services optionnels choisis par l’expéditeur d’un colis devaient être signalés sur le bulletin, ce qui a donné naissance à des étiquettes locales spécifiques. Exemples : avec valeur déclarée 9, en contre remboursement 10, par exprès 11, urgent 12, etc.

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En cas de fortes valeurs déclarées, les bulletins sont en outre revêtus d’étiquettes rouges de signalisation afin que les colis soient « reconnus » contradictoirement lors de leur échange en cours de transport 13.

Version fiscale

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Lorsque les colis sont accompagnés de documents à caractère fiscal, là encore les bulletins portent des indications particulières souvent reprises sur des étiquettes : bon de sortie 14, passavant, congé, acquit-à-caution, statut sous douane 15, etc.

Enfin, en ce qui concerne les colis postaux provenant de l’étranger et adressés en Alsace et en Moselle, les bureaux d’entrée (les mêmes que ceux cités plus haut) apposent des étiquettes particulières indiquant que des droits et taxes sont dus par les destinataires lors de leur distribution 16.

Laurent Bonnefoy
de l’Académie de philatélie