Georges de La Tour, peintre du XXe siècle Autres spécialités, Maximaphilie

Une

Une thématique consacrée à Georges de La Tour, pratiquement inconnu jusqu’au début de ce siècle.

On ne sait guère de la vie de ce grand peintre que ce que l’on a trouvé dans les archives officielles : 14 mars 1593, naissance à Vic-sur-Seille ; 1618, mariage ; 1620, reçu bourgeois de Lunéville ; 1623-1626, premiers achats de ses tableaux par le duc de Lorraine.

On suppose qu’il a voyagé en Italie à cause de l’influence du Caravage sur sa peinture. Mais il a pu rencontrer des peintres flamands de retour d’Italie, notamment G. van Honthorst. De 1631 à 1640, la guerre ravage la Lorraine. De La Tour a probablement séjourné à Paris pendant cette période. Il a présenté à Louis XIII un Saint Sébastien que le roi fit placer dans sa chambre. En 1652, sa femme et lui meurent à quelques jours d’intervalle, victimes d ‘une épidémie à Lunéville.

 Des œuvres attribuées aux frères Le Nain ou à d’autres peintres

L’extraordinaire, dans l’histoire de ce peintre, c’est que pendant près de trois siècles il est complètement oublié. Ses toiles sont attribuées aux frères Le Nain ou à des peintres flamands ou espagnols. Un historien d’art a pu écrire que Georges de La Tour est né en 1915… En effet, en 1913, à l’occasion d’une réédition du catalogue du Musée de Nantes, apparaît pour la première fois la mention « G. Delatour, peintre inconnu du 17e siècle». C’est en 1915 qu’un Allemand, Hermann Voss, dont les travaux ne seront connus qu’après guerre, retrouve la trace du peintre à travers diverses œuvres éparses. Par la suite, les études se multiplient. En 1934, douze toiles de La Tour sont présentées à l’Orangerie, à l’occasion de l’exposition des «Peintres de la réalité». En 1972, dans les mêmes lieux, se déroule la première exposition consacrée uniquement à de La Tour, le dernier des grands peintres français du temps de Louis XIII, avec Poussin, les Le Nain et Claude Gellée.

A ce jour, treize pays ont reproduit des œuvres de La Tour sur leurs timbres :

01- Fujeira (YT 131) : Saint Joseph Charpentier, Paris, Louvre. Thème souvent traité par les caravagesques et correspondant au culte de saint Joseph, propagé par les franciscains. Composition monochrome avec effet de clair-obscur (1).

02- Paraguay (YT 1140) : La Madeleine Terff dite « à la veilleuse », Paris, Louvre. La plus austère des trois Madeleine conservées. Cette œuvre, qui atteint le plus haut dépouillement, reste dans la suite de Saint Joseph Charpentier (2).

030405- Aitutaki (YT 505, 3), Cameroun (YT PA 271), Tchad (YT PA 166, 4) : Adoration des bergers, Paris, Louvre. On retrouve ici l’influence du Caravage, qui a laissé planer dans ses tableaux une ambiguïté sur leur signification et a représenté des thèmes religieux sous forme de scènes de la vie quotidienne. Pour illustrer cette dernière idée, on présente ici le Souper à Emmaüs du Caravage (Cook, YT 141, 5) conservé à la National Gallery de Londres.

06070809- Cameroun (YT PA 253, 6), Dahomey (YT PA 179), France (YT 1 479), Ras-Al-Khaïma (YT 257, 7): Le Nouveau-né, Rennes, Musée des beaux-arts. C’est le plus célèbre des tableaux de La Tour et l’un des points de départ de Voss. Il est dans la pure tradition caravagesque. On ne peut éviter de le comparer aux œuvres du Hollandais Van Honthorst, qui séjourna en Italie et dont le nom fut italianisé (Delle Notti) : L’Adoration et L’Adoration des mages, Saint-Marin (YT 1 349, 8, et 1 350, 9).

10- Dahomey (YT PA 178, 10), Le Veilleur, Nantes, Musée des beaux-arts. Ce tableau fut longtemps attribué à Murillo, mais il se situe bien dans la perspective du réalisme lorrain qui décrit les gens de la rue, mendiants et petits métiers.

11- France (YT 2 828, 11), Saint Thomas, Paris, Louvre. Ce tableau est entré au Louvre à la suite d’une souscription nationale. Cette œuvre surprend par le raffinement de ses coloris et son réalisme presque brutal.

On peut enfin ajouter à cette liste Antigua (1991), Barbuda (1992), Grenade (1992), les Maldives (1996) et Vanuatu (1993)…

Paru dans Le Monde des Philatélistes n° 525 – Janvier 1998

Georges de La Tour, peintre du XXe siècle
1 vote, 5.00 avg. rating (93% score)

Laisser un commentaire