Près de 700 timbres et tout un riche matériau philatélique ont trait aux aspects symboliques de cette espèce.

Sur les 140 000 espèces de papillons décrites par les entomologistes, seulement 1 500, réparties sur 45 familles, ont été illustrées jusqu’à ce jour sur plus de 6 000 timbres, bloc­-feuillets, entiers, carnets et oblitérations, sur lesquels chaque papillon peut être identifié scientifiquement.

Il est courant d’utiliser en thématique tous ces documents pour étudier les aspects zoologiques des papillons (morphologie, anatomie, habitat, alimentation, reproduction, migrations, classification, etc.) et les présenter à tous les stades de leur cycle biologique naturel œuf, chenille, chrysalide et insecte parfait.

Nous abandonnerons aujourd’hui cette approche classique pour décrire quelques-uns des usages symboliques et pratiques que l’homme a pu faire des papillons. Nous puiserons dans les 600 à 700 timbres et une multitude d’oblitérations et de documents divers émis avec le papillon pour sujet secondaire ou stylisé et non identifiable ou simplement évoqué.

Symbole de pureté, d’innocence et d’espoir

Par le chatoiement de ses couleurs, sa grâce, sa fragilité, la délicatesse de ses formes, le papillon est souvent associé aux campagnes relatives à la protection de la nature et de l’environnement ou de la santé (1et 2). Toujours en raison de sa vulnérabilité, de l’apparence fantasque de son vol et comme symbole de pureté, d’innocence et d’espoir, le papillon accompagne fréquemment l’image de l’enfant et de sa protection, sa santé, ses droits ou ses jeux (chasse aux papillons, cerfs-volants, etc). (3 à 5)

Le papillon virevoltant au gré de sa fantaisie est souvent reproduit avec cet animal familier, réputé joueur, qu’est le chat (6 et 7). Le vol, apparemment insouciant et libre, de fleur en fleur est à de nombreuses reprises assimilé à la notion de vacances, de détente et d’évasion. L’insecte devient logo d’organismes de voyages, costume de carnaval ou incitation au tourisme ou à l’utilisation de moyens de transports (8 à 11).

Poètes, musiciens, peintres, écrivains, orfèvres, relieurs, tisserands, denteliers, cinéastes et savants ont tous recherché chez le fragile papillon inspiration, plaisir et connaissance (12 à 18).

Tout timbre ou document relatif à la soie évoque un simple papillon, le bombyx du mûrier, qui, en apportant depuis des temps fort reculés cette luxueuse matière première, a contribué au développement agricole, artisanal, commercial et industriel de nombreux pays (19). Les papillons et leurs chenilles peuvent aussi apporter à certaines populations les protéines nécessaires à leur alimentation (20).

L’aspect symbolique n’a pas échappé aux firmes commerciales ou industrielles qui l’ont adopté pour logo (21 à 24). C’est  ainsi que le papillon est devenu partie intégrante de la philatélie (25 à 27).

Paru dans Le Monde des Philatélistes n° 524 – Décembre 1997