Barré-Dayez, un éditeur prestigieux Autres spécialités, Maximaphilie

Une

Les cartes postales éditées par Barré-Dayez ont été exposées lors de MaxiFrance 95, au musée de la poste de Paris. Avant-première… et idée originale de collection.

En maximaphilie, on peut collectionner les cartes maximum d’un pays ou d’un groupe de pays, d’un thème ou d’un sujet. On peut aussi sélectionner un éditeur et en faire une monographie, en respectant bien entendu les règles de concordance entre timbre, carte et oblitération. Certains éditeurs, comme Barré-Dayez, ont marqué leurs réalisations d’un indéniable cachet artistique qui les distingue de la masse des cartes à vocation purement commerciale (voir le catalogue Neudin 1991 et 1992).

Barré-Dayez (BD) (réunion des noms de M. Barré et J. Dayez) était une maison d’édition spécialisée depuis 1925 dans l’édition de cartes postales fabriquées selon le procédé ancien de la lithographie couleur.

La fabrication

Les dessins étaient effectués directement par l’artiste sur les pierres litho servant à l’impression. Une pierre était utilisée pour chaque couleur, leur nombre total pouvant aller jusqu’à quinze. Ce procédé onéreux n’est plus de mise de nos jours pour des éditions aussi populaires que la carte postale. Il est surtout réservé aux tirages limités d’estampes d’artistes renommés. La finition de certaines des cartes « BD » était effectuée au pochoir, voire par projection manuelle à la brosse. Chaque carte est donc une petite œuvre d’art.

01Cette maison d’édition a dû faire face à bon nombre de difficultés, pendant la guerre, qui se perçoivent à la nature du papier employé, aux grammages plus ou moins forts, avec des granités différents dans des teintes variant du blanc au crème, allant parfois jusqu’à la couleur pain d’épice (1, utilisation maximaphile tardive d’une carte éditée en 1944). Editées en planches, elles étaient découpées d’une manière artisanale dite «à la ficelle» et non au massicot, d’où leurs bords irréguliers. Quatre mille environ sont répertoriées et l’on en découvre encore. Elles sont faciles à identifier grâce au logo de l’éditeur, les lettres BD entrelacées dans un rectangle, au bas du verso.

02Pour les émissions antérieures à 1940, d’un petit format (9 x 14) (2), nous ne trouvons pas beaucoup d’indications, puisqu’y figurent seulement, outre la légende, le numéro de la série, qui commence par 3 000, et une lettre clef. Ces éléments servent à identifier les séries.

03En revanche, pour la période de la guerre et après, les cartes sont plus grandes (10 x 15) (3) et on trouve, en principe, plus d’informations sous la forme d’inscriptions légales. Le verso est dans les deux cas séparé traditionnellement en deux parties par un trait vertical au milieu duquel figure l’une des deux mentions « Imprimé en France » ou « Printed in France».

Les illustrateurs

04050607Des artistes célèbres, dans un style différent, ont brillamment illustré ces séries : Jylbert, pour les très belles séries des saints (4), des armoiries de province (5) et de villes ; Barday (pseudo de Barré-Dayez) et Desmarais, spécialisés, semble-t-il, dans de nombreux sites, monuments et paysages (6) ; Naudy, auteur d’une série magnifique des petits métiers ; Jean Paris, pour les plats régionaux (7) ; Marcel Black, pour les fruits ; J. Le Rallie, Elliott, Starling, Poulbot, etc…

08Ces éditions ne se sont pas cantonnées à la France. Nous trouvons des réalisations sur l’étranger comme Monaco, par Barday (8, le palais), la Belgique, l’Algérie et le Maroc, par Noigeux (la pointe des Oudaïas) et même le Canada.

Les créations

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Parfois l’éditeur a fait appel à plusieurs artistes différents pour représenter le même sujet. C’est, entre autres, le cas pour la demeure d’Henri IV, le château de Pau, qui a bénéficié de trois éditions : un petit format 9 x 14 , celui de 1947 en 10 x 15 et un plus récent, d’une facture plus moderne (9 et 10).

Les réimpressions

Quelques cartes, dont les tirages étaient épuisés, ont fait l’objet de réim­pressions. L’artiste gravait alors de nouvelles pierres, en suivant plus ou moins le cliché précédent, avec cependant des modifications assez importantes dans le dessin.

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Saint-Malo en est un exemple avec ces deux éditions l’une, n° 2015 A, illustrée par Barday (11) de 1940, et l’autre n° 2015 A, illustrée par Desmarais (12) de 1953, sur lesquelles on peut noter par exemple des différences très nettes au niveau des bateaux du premier plan.

Paru dans Le Monde des Philatélistes n° 498 – Juillet-Août 1995

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