Les îles Cocos Cocos (îles), Océan Indien, Outre-mer

Une

 Les îles Cocos (Keeling Islands)… perdues dans l’océan Indien, à mi-chemin entre le sud de Sri-Lanka et la côte ouest australienne.

 

S’il est des endroits perdus au monde, les îles Cocos (Keeling) se verraient, sans contestation possible, placées dans le peloton de tête des destinations « vraiment lointaines »…

Les deux atolls coralliens qui forment cet archipel sont, à des milles à la, ronde, les seules terres émergées qui occupent le centre est de l’océan Indien, à mi-chemin entre le sud de l’île de Ceylan et la côte ouest de l’Australie…

Qui se soucierait de leur existence à part ses six cents habitants qui vivent de – et pour – la récolte des noix qui ont donné leur nom aux îles ? Personne ? Si, les philatélistes, bien sûr, qui suivent avec intérêt les émissions d’un endroit dont le nom et l’éloignement prêtent au rêve et à l’évasion…

Quand le capitaine anglais William Keeling, à bord du Dragon, découvre des îles par 12° S et 97° E, en 1609, il fait preuve de peu d’originalité et les nomme îles Cocos pour les cocoteraies qui bordent ses plages. Le problème, c’est que des îles Cocos, il y en a plein la planète; c’est pourquoi, bien plus tard, pour éviter les confusions, on juxtaposera le nom du découvreur…

Deux cachets pour le premier bureau

En 1823, un aventurier anglais, Alexander Hare, s’installe dans les îles avec deux cents esclaves venus de Malaisie. Trois ans plus tard, il passe la main à un Ecossais, John Clunies Ross, qui fonde les plantations qui, aujourd’hui encore, sont aux mains de ses descendants. En 1857, le HMS «Juno» prend possession de l’archipel au nom de la couronne britannique qui, en 1878, les place sous la dépendance de la colonie de Ceylan, puis en 1886 les transfère aux Straits Settlements.

Il faudra attendre 1933 pour voir s’ouvrir un bureau de poste dans l’archipel. Les timbres utilisés sont ceux des Straits Settlements. Deux cachets postaux différents seront utilisés jusqu’en mars 1937, date de fermeture de ce premier service postal. En 1945, les forces armées britanniques s’installent dans l’archipel pour préparer la reconquête de Singapour. Deux bureaux postaux militaires fonctionneront alors : la Royal Air Force installe son bureau RAF Post 301 et l’armée des Indes le Field Post Office n°46.

A partir de 1946, les îles sont placées sous l’administration de Singapour, qui se décide à y ouvrir un bureau de poste le 2 septembre 1952 lors du premier vol commercial entre l’Australie et l’Afrique du Sud.

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Sur la base aérienne, passée sous contrôle australien, un bureau militaire est aussi mis en service : son cachet RAAF Post Office-Cocos Is. servira à l’oblitération des plis de ce premier vol (1).

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Le bureau de l’administration de Singapour (2) fonctionnera jusqu’en 1955, date du transfert de l’archipel sous contrôle australien (3).

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Le 11 juin 1963, les Cocos (Keeling) font leur entrée véritable en philatélie avec l’émission, par les postes australiennes, d’une série courante de six timbres au nom de l’archipel (4).

Cette série est aujourd’hui très recherchée et sa cote le montre. Le 14 avril 1963, un nouveau timbre est émis pour le cinquantenaire des forces ANZAC. Ce timbre se caractérise par deux tirages différents (différenciables par l’épaisseur des lettres).

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Le 14 février 1966, l’Australie entre dans le système décimal, ce qui entraîne la disparition temporaire des timbres Cocos et leur remplacement par les timbres de l’Australie en dollars (5).

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Il faudra attendre le 9 juillet 1969 pour que les postes australiennes émettent de nouveau des timbres pour les Cocos (Keeling Islands). Douze valeurs décrivent la faune des îles (6). Cette série est valable sur tout le continent australien et est vendue dans les « points philatélie » de toute l’Australie.

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Le 29 mars 1976, une nouvelle série courante sur les bateaux vient remplacer celle sur la faune (7).

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Le 3 septembre 1979, un service postal indépendant des postes australiennes est créé. Les timbres précédemment émis n’ont plus cours et ce service postal suit dès lors sa propre politique d’émission, destinée principalement aux marchés philatéliques, les visiteurs de ces îlots étant plutôt rares (8).

Paru dans Le Monde des Philatélistes n° 454 – Juillet-août 1991

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