Albert 1er de Monaco, le prince qui s’était donné la mer pour royaume France, Monaco, Andorre

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Nous présentons ici, par timbres interposés, Albert 1er, ce souverain hors du commun auquel la philatélie monégasque a consacré une large place.

Ne vous y trompez pas : ce jeune homme dont le profil se découpe sur tant de timbres de la fin du siècle dernier dans le plus pur style des effigies des princes régnants de l’époque et ce hardi marin vêtu du ciré des pêcheurs hauturiers dont la statue orne un timbre monégasque de 1951 ne sont qu’un seul et même homme, le prince Albert 1er, arrière grand-père de S.A.S. le prince Rainier III de Monaco. Etonnant, et attachant, personnage que ce souverain qui sut mener de front deux activités en apparence difficilement compatibles : la direction d’un Etat et l’exploration océanographique, avec un égal bonheur.
Si les timbres sont discrets, comme c’est la coutume, sur les réformes accomplies en tant que souverain, ils nous servent par contre à jalonner une carrière scientifique riche en découvertes et en réalisations encore utiles aujourd’hui, tel le Musée océanographique de Monaco.

 Une carrière exemplaire

Engagé en 1865 dans la marine espagnole, à peine âgé de dix-sept ans, il obtient rapidement ses galons d’enseigne de vaisseau avant de faire campagne en mer du Nord au service de la France avec l’escadre de l’amiral Fourichon au cours de la guerre de 1870. Cela lui vaudra d’être décoré de la croix de la Légion d’honneur.
Son esprit libéral le conduira, en 1910, à associer spontanément ses sujets au gouvernement, cessant ainsi d’être un souverain absolu.
Mais celui que l’on ne devait pas tarder à surnommer « le Navigateur » contribua aussi largement au développement des Arts et des Lettres dans la principauté.
Ecologiste avant la lettre, à une époque où ce mot n’avait pas encore été inventé, cherchant à percer les mystères de la Nature, et principalement des grandes profondeurs marines, sans pour autant bouleverser l’équilibre établi, le prince Albert 1er fut aussi l’auteur de nombreux ouvrages, en particulier « la Carrière d’un Navigateur » dans lesquels il relate ses croisières de recherches océanographiques. Il fut également membre de l’Académie des sciences et de l’Académie d’agriculture.
Au travers des timbres, redécouvrons les principales étapes de la vie bien remplie d’Albert 1er, le Navigateur.

Albert 18 , écologiste avant l’heure

01-02Agé de quarante-et-un an. lorsque, en 1889, il succède à son père, le prince Albert 1er, a droit à son effigie en médaillon (1) sur les timbre de la série d’usage courant qui aura cours jusqu’au début des années 20. Il faudra attendre 1980, soit cinquante-huit ans après son décès, pour le retrouver en costume d’apparat (2) dans la fort belle série « Tableaux  »

Entre-temps, la saga de la vie aventureuse du prince-navigateur aura servi de thème à bien des séries de la principauté.

03-0405-06Coiffé de la casquette d’officier de marine (3 et 4) ou statufié la barre (5) face au large comme en habit d’académicien (6). Il fut membre de l’Institut), le souverain semble·s’être effacé devant l’homme de science et le marin.

07-0809-1011-12Heureux parmi les hommes d’équipage (7) qu’il commande, stoïque (8) au cœur d’un cyclone mémorable essuyé en 1887 au large des Açores, innovateur (il inventa un chalut de surface et la nasse triédique (9 et 10) à bord de l’Hirondelle (11), son navire océanographique, enthousiaste lors de la capture d’un beau spécimen (ici, un poisson lune (12) ou d’un habitant des grands fonds, son nom restera toujours étroitement lié à la connaissance de la mer et surtout des grandes profondeurs.

 

 

13-15Il bourlingua des eaux glacées de l’océan Arctique (13) aux îles atlantiques (ici (14) chassant la baleine au large de Madère) après avoir exploré les fonds de la Méditerranée (15).

16-17Ecologiste avant l’heure, il aurait approuvé l’action de ses successeurs en faveur de la Mer et de la Nature (16 et 17).

18-19Fondateur du Musée océanographique (18), l’un des plus riches en espèces du monde (19), il faut un grand souverain dont l’œuvre a été perpétuée avec bonheur par son arrière petit-fils, le prince Rainier III.

Paru dans Timbroscopie n° 85 – Novembre 1991

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