L’Afrique francophone à tire d’ailes Autres spécialités, Thématiques

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Par un curieux et double paradoxe, les plus beaux timbres émis par la France le furent… dans ses Colonies et au moment où celles-ci venaient d’accéder à l’indépendance !

Ce cadeau esthétique et philatélique, offert aux jeunes républiques africaines à l’aube de leur envol vers l’autonomie, consista – coïncidence ou symbole voulu ? – en une magnifique série d’Oiseaux multicolores destinés à la Poste aérienne.

Cette éclosion de beaux timbres se situe au début des années soixante, période bénie où les Administrations postales ne cherchaient pas encore à aller au devant des désirs des thématistes.

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Et se bornaient à émettre des timbres correspondant à des besoins postaux, si possible agréables à regarder. Ce qui est le cas pour ces Oiseaux émis en Centrafrique, au Gabon 1, au Mali 2, en Mauritanie 3, au Niger, au Sénégal 4, au Tchad 5 et au Togo 6. Leurs tirages ne furent certes pas des plus dérisoires. Par contre, leur utilisation postale ayant été très importante, ils sont devenus d’excellentes valeurs à l’état neuf, et surtout sans charnière.

040506D ‘assez grand format, gravés ou imprimés en héliogravure, bien mis en pages, ils jouèrent bien souvent le rôle de déclencheurs pour le choix d’une thématique « Oiseaux » devenue depuis par trop pléthorique. Au point que rares sont les collectionneurs qui peuvent désormais partir indifféremment à la chasse aux innombrables timbres consacrés à la gent ailée.

Envisagés sous l’angle de la cote, nos Oiseaux se portent bien. Ainsi, la série de cinq valeurs du Sénégal est déjà pointée à 325 F dans les catalogues, celles du Tchad, du Gabon, de la Mauritanie et du Mali aux environs de 250 F, ce qui n’est pas si mal pour des timbres de trente ans ! En attendant de faire un bon en avant dès la parution des prochaines cotations.

Timbres « véritables », c’est-à-dire à incontestable usage postal, plaisants à regarder, valeurs sûres laissant entrevoir de prochaines hausses, déjà situées à un bon niveau de cote, ces Oiseaux francophones africains ne méritaient-ils pas, réunis en un même honneur, de figurer dans notre sélection mensuelle des « Plus beaux timbres du monde » ?

Paru dans Timbroscopie n° 79 – Avril 1991

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