L’arbre, une collection aux milliers de feuilles Autres spécialités, Thématiques

Une

Lorsqu’en 1792 la mise en place de la nouvelle religion civique prévoit l’installation d’autels de la patrie et le culte de l’être suprême, les symboles imposés par les révolutionnaires sont, outre le port obligatoire de la cocarde, la plantation «d’arbres de la Liberté… ». Lorsque les Israéliens plantent six millions d’arbres à la mémoire des Juifs disparus dans les camps de concentration, cette action n’est pas seulement symbolique… Lorsque TF1, SOS-Sahel et «Timbroscopie» s’associent dans une opération visant à l’implantation d’arbres dans une région aride, ce n’est pas un symbole.
Toutes ces actions tendent vers un seul but : donner ou rendre à l’homme un environnement naturel et vital. Depuis des millénaires, l’homme côtoie l’arbre. Celui-ci lui apporte abri, chaleur, nourriture, protection. Alors que la sécheresse endémique, qui règne sur certaines régions du globe et au Sahel en particulier, fait que la surface des déserts croît chaque année, l’arbre, élément naturel dont on s’est aperçu relativement récemment qu’il était indispensable à notre vie, a perdu un peu de son aura allégorique.
Et tous les pays du monde en sont conscients : il suffit de regarder leurs productions postales pour y découvrir l’immense intérêt suscité par ce noble végétal.«Timbroscopie» n’a pas résisté à l’envie de vous montrer les diverses facettes – nous devrions dire branches – de cette thématique très verte.

L’arbre, le bois, la forêt : tout cela constitue un immense sujet de collection. Certains disent à juste titre qu’il s’agit d’une thématique «lourde», en ce sens qu’elle permet de rassembler des documents et des timbres très variés, parfois rares et qui, en plus, offrent l’avantage de couvrir plusieurs siècles d’Histoire.

Qu’il s’agisse de la naissance de la forêt, des essences qui la composent, de son rôle, de l’utilisation de son bois, de sa faune, de son abattage ou de sa protection, quelque soit le chapitre concerné, il s’illustre parfaitement avec des timbres.

Tout bien considéré, c’est bien le moindre des hommages que peut rendre cette petite figurine à ce dont elle est faite : le papier qui est, ne l’oublions pas, un dérivé du bois.

Une ville bien vivante

01-05Une forêt, ça vit. Sur ce timbre polonais (1) :les différents éléments qui la composent et où chacun occupe une place déterminée et des fonctions bien précises : les arbres, les taillis, la faune et la flore. Mais avant d ‘arrive r à cet équilibre parfait , il a fallu que la forêt se constitue. Le semis, les fourrés, les perchis et la futaie, ces différents stades d’évolution sont illustrés sur cette bande de 4 timbres coréens (2). Le résultat final c’est, bien sûr, ces merveilleux paysages où il fait bon se promener (3, 4 et 5). Ces grands arbres donnent aussi des fruits, dont chacun se régale : cônes de pin (6), glands de chênes (7) pour les rongeurs et châtaigne (8) que nous apprécions tant en hiver. Majestueux, décoratifs, les arbres fascinent inconsciemment les promeneurs. Qui ne s’arrêterait pas, pour admirer le feuillage de ce hêtre (9) ou ce sapin (10) trop âgé pour supporter des guirlandes de Noël !

06-10Le meilleur ennemi de la forêt, c’est l’homme

11-18«J’aime le son du cor, le soir aux fonds des bois», disait A. de Vigny. Aujourd’hui, c’est la pétarade des tronçonneuses (11) qui résonne dans les bois. Nécessité fait loi et, depuis des temps immémoriaux, l’homme défriche la forêt pour ses cultures (12). Il abat les arbres (13) pour en récupérer ce bois qu’il façonne (14) pour construire son habitat, ses meubles, ses outils ou ses armes. Il s’en sert pour son chauffage (15) ou en tire la cellulose pour fabriquer du papier (16). La récolte de la résine (17) ou du liège (18) reste toutefois moins dangereuse pour les arbres.

19-23L’homme n’est pas seul à détruire la forêt. Parmi toutes les autres calamités qui abîment les espaces verts, il faut considérer l’érosion causée par les torrents de montagne (19) ou les incendies (volontaires ou non), les tempêtes (20) et les fumées acides (21). Tout cela s’additionne et chaque pays mobilise et sensibilise son opinion pour la sauvegarde des régions vertes : conservons la forêt (22), évitons les incendies (23), etc…

Recréer ce qui a été détruit

24-30Pour compenser les nuisances naturelles et humaines et répondre aux besoins futurs, le reboisement est nécessaire. On replante partout dans le monde : en Roumanie (24), en France (25), en Bulgarie (26) ou en Israël (27). D’autres préfèrent montrer sur des cartes le travail accompli : l’URSS (28), la Turquie (29) ou la Hongrie (30).

31-32Le reboisement est une chose mais il convient aussi de préserver les zones forestières existantes en luttant contre les insectes par l’épandage (31). Mais un des plus gros travaux entrepris ces dernières années est la mobilisation de l’opinion mondiale sur la protection et la conservation de la nature. En 1970, des centaines de timbres ont planté l’arbre au beau milieu de l’actualité (32).

L’arbre : un symbole aux racines bien plantées

Noms de villes ou de communes : Les Ormes, La Châtaigneraie, en France ; Bosco (bois) en Italie ; Eichwald, en Autriche (la forêt des chênes), ou Buchenwald (la forêt des hêtres), de sinistre mémoire ; l’homme en baptisant ces villes de noms forestiers n’oublie pas l’environnement naturel sur lequel elles se sont édifiées.

Le rameau de l’olivier, thème de la paix ou la couronne de lauriers que l’on voit sur les effigies de Napoléon III ou de François-Joseph d’Autriche sont largement utilisés dans le symbolique. A croire que la force, la noblesse qu’inspire l’arbre en général, peuvent se transférer sur l’homme qui se pare de ces attributs.

33-3435Il n’en est pas moins vrai que l’arbre épouse toujours les bonnes causes : les réfugiés (33), les handicapés (34) ou les constitutions de gouvernements (35) !

Que ce soit sa reproduction sous forme de dessin ou l’impression qu’il donne au toucher, comme sur ce bloc-­feuillet en bois-véritable (36), l’arbre reste synonyme de vie et de paix.

36En guise de remerciements

Pas de cachets, ni d’oblitérations et encore moins de marques postales nous dirons les puristes. Que MM. Roussel, d’Abreschviller ; Ackermann, d’Oberdiessbach, en Suisse ; Gassmann, de Nîmes et Simon, de Besançon, nous pardonnent. Nous n’avons utilisé de leurs documentations que ce qui nous a semblé le plus frais, le plus vert et nous les en remercions.

La sécheresse, elle, est du côté de Kokorou, un petit village du Niger, et nous espérons bien que les lecteurs de Timbroscopie permettront à ses habitants d’avoir autant de verdure que sur ces pages qu’ils viennent de regarder.

Merci.

Paru dans Timbroscopie n° 17 – Septembre 1985

L’arbre, une collection aux milliers de feuilles
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